Synthèse du débat tenu le 26 octobre 2018 à la Maison du Savoir, Saint Laurent de Neste.

Quels défis ?

Peut-on encore faire disparaître les frontières entre les pays européens ? Les premiers pas avaient été effectués avec l’espace Schengen cependant l’Europe est restée au stade d’une communauté économique plus que politique. La prochaine Europe doit franchir ce cap et sera constituée de ceux qui veulent franchir ce cap.

A qui reconnaître cette citoyenneté européenne ? Aux membres de l’espace Schengen et de l’Union européenne seulement, alors que ces deux unions sont pour l’instant principalement économiques ? Ou alors aux membres du Conseil européen, institution internationale théoriquement plus proche d’une communauté culturelle, attachée aux droits de l’Homme, au risque d’étendre très largement les limites de ce nouvel espace des citoyens européens ?

Défis culturels, en lien avec les valeurs

Limiter l’individualisme et l’égoïsme : le citoyen européen doit accepter de faire partie d’un tout.

Surveiller de près le communautarisme, le nationalisme et le repli identitaire, qui divisent les européens, et qui constituent un frein à la création d’une citoyenneté européenne.

Tout ça ne veut pas dire annihiler les nations et les cultures qui vivent en Europe depuis très longtemps, avec une uniformisation fade et destructrice, mais plutôt faire en sorte de valoriser et d’harmoniser ces cultures.

Défis pour la création d’un individu universel

Ne pas tomber dans le cercle vicieux de la reconnaissance de droits à des minorités. Aller dans le sens de la reconnaissance de droits communs à des citoyens européens.

Cette marche vers la citoyenneté européenne est une première étape du cheminement vers une éventuelle citoyenneté universelle, et donc une démarche inspirante pour la création d’un individu universel.

Défis sécuritaires

Être vigilant vis-à-vis de la montée des populismes, des régimes autoritaristes et des mouvements d’extrême-droite (exemple de Matteo Salvini en Italie, ultranationalisme en Hongrie)

Ces mouvements d’extrême-droite ont une obsession sécuritaire (fermeture des frontières et contrôle des étrangers) et penchent pour le repli identitaire. On parle même d’euroscepticisme, qui représente un frein dans la création d’une citoyenneté européenne.

Mais cette obsession sécuritaire, bien que critiquable, met le doigt sur le problème de la migration. Doit-on accorder une citoyenneté européenne à tous les migrants franchissant les frontières de la communauté ? N’est-ce pas trop ambitieux, n’est-ce pas risquer un retour vers la création de centres de concentration des immigrés ?

Défis économiques

Tout citoyen européen se devra de participer au maintien de fonds économiques communs, et au financement de projets communs.

Au loin se profile donc déjà la nécessité d’uniformiser les richesses, démarche déjà amorcée par l’Europe, car même si l’on parvient à créer une communauté européenne soudée, cette communauté n’en restera pas moins une union économique.

Défis à l’international

Le citoyen européen doit pouvoir être reconnu à l’international. L’Europe, même si elle doit effectuer un travail de solidarisation et d’unification politique, ne doit pas fermer ses frontières au monde, autant économiquement que culturellement. Citoyenneté européenne ne doit pas rimer avec recherche d’un espace hermétique culturellement.

L’UE est fondamentalement une union internationale destinée à peser sur la scène mondiale. Même si le but est d’accéder à une communauté politique et culturelle, il est nécessaire de ne pas mettre de côté la compétitivité de l’Europe à l’international, tout en gardant nos valeurs.